Chasseur de citations apocryphes devenues trop nombreuses au XXIe siècle.
Citation méchamment déformée extraite "Des Femmes Savantes" de Molière (1672), acte IV, scène 3:
«Vous avez cru fort mal, et je vous suis garant, qu'un sot savant est sot plus qu'un sot ignorant.»
Cette affirmation de Clitandre sera critiquée par Trissotin.
Extrait:
Trissotin.
J’ai cru jusques ici que c’était l’ignorance
Qui faisait les grands sots, et non pas la science.
Clitandre.
Vous avez cru fort mal, et je vous suis garant
Qu’un sot savant est sot plus qu’un sot ignorant.Trissotin.
Le sentiment commun est contre vos maximes,
Puisque « ignorant » et « sot » sont termes synonymes.Clitandre.
Si vous le voulez prendre aux usages du mot,
L’alliance est plus forte entre pédant et sot.Trissotin.
La sottise, dans l’un, se fait voir toute pure.Clitandre.
Et l’étude, dans l’autre, ajoute à la nature.Trissotin.
Le savoir garde en soi son mérite éminent.Clitandre.
Le savoir, dans un fat, devient impertinent.Trissotin.
Il faut que l’ignorance ait pour vous de grands charmes,
Puisque pour elle ainsi vous prenez tant les armes.Clitandre.
Si pour moi l’ignorance a des charmes bien grands,
C’est depuis qu’à mes yeux s’offrent certains savants.Trissotin.
Ces certains savants-là peuvent, à les connaître
Valoir certaines gens que nous voyons paraître.Clitandre.
Oui, si l’on s’en rapporte à ces certains savants ;
Mais on n’en convient pas chez ces certaines gens.Philaminte, à Clitandre.
Il me semble, monsieur…
Clitandre voit dans un pédant un sot et Trissotin voit dans un ignorant un sot. Trissotin dit que «Le savoir garde en soi son mérite éminent». Ce à quoi Clitandre rétorque que «Le savoir dans un fat devient impertinent». Toujours est-il que la comparaison est faite entre deux sots, et non entre un sot savant et un ignorant.
|Je vous assure qu'un imbécile instruit est plus idiot qu'un inculte.|
18.8.2024 01:28Je vous assure qu'un imbécile instruit est plus idiot qu'un inculte.Cette citation est jamais sourcée et elle est introuvable dans les ouvrages du XIXe siècle. La première occurrence semble remonter à 1932 dans le "Seattle Municipal News" sans référence à Benjamin Franklin (c'est aussi le cas dans les années 1940-1950).
|La vraie tragédie de la vie, c'est qu'on devient vieux trop tôt et sage trop tard.|
18.8.2024 01:14La vraie tragédie de la vie, c'est qu'on devient vieux trop tôt et sage trop tard.Cette citation n'a jamais été vue comme un proverbe. La première occurrence de ce dicton, que j'ai pu trouver, vient de l'article "Sur le bûcher" d'Alexandre Weill extrait de "La Vérité Israélite" (1860).
Extrait de "Sur le bûcher" d'Alexandre Weill (1860):
La liberté comme son existence n'est point absolue. Cet homme est le père, le frère de tous les êtres humains. C'est-à-dire il n'y a pas de différence entre lui et son semblable. Son moi n'est pas un moi autre, quoiqu'il puisse être supérieur. Il résulte de cette donnée que la liberté de l'un s'arrête là où la liberté de l'autre est compromise ou seulement gênée. Et voilà l'idéal du devoir fraternel! En effet, de deux hommes l'un est toujours ou plus fort ou plus rusé. Si cet homme n'obéit pas à un principe idéal, il subjuguera son frère, s'il ne le tue pas dans un accès de colère.
|La liberté des uns s'arrête où commence celle des autres.|
18.8.2024 00:37La liberté des uns s'arrête où commence celle des autres.